-
Par lenomdelarose le 26 Juin 2006 à 16:32
Et si un homme auprès de vous vient à manquer à son visage de vivant, qu'on lui tienne de force la face dans le vent.
St John Perse
votre commentaire -
Par lenomdelarose le 15 Juin 2006 à 18:13
C'est au libre vent du Causse que s'est nourri leur farouche attachement à la liberté.
Max Rouquette
votre commentaire -
Par lenomdelarose le 11 Juin 2006 à 13:10
L'homme, ici, se retrouve avec joie, dépouillé comme aux premiers matins du monde. Et seul, face à cela qui ne cesse de le hanter, l'espace, le temps, l'infini, et tout ce qui se dresse, derrière, au regard de ses yeux inquiets.
Et le silence qui, seul, peut nourrir les énigmes essentielles, sans les résoudre jamais.
Max Rouquette
votre commentaire -
Par lenomdelarose le 10 Juin 2006 à 22:34
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.
À te regarder, ils s'habitueront.
votre commentaire -
Par lenomdelarose le 7 Juin 2006 à 10:16
JEAN DE LA CROIX
Grenade 1581
En l'an quinze cent quatre vingt et un suivant le soleil du Christ marchant sur sa quarantième année
Aux cavernes des Égyptiens paraît un homme au dessous de la moyenne en son capuce blanc
Au Couvent des Martyrs nouveau prieur des Carmes
Pour apaiser la soif dévorante du Seigneur chez ses fiancées
Qui fait de l'Alhambra construire un aqueduc
Il porte dans ses yeux la vision céleste et vient achever ici ce cantique à Tolède entrepris dans la prison Gocémonos Amado familiarité de l'Âme envers Dieu son amant
Jouissons mon bien-aimé puis allons voir en ta beauté
Le mont et la colline d'où l'eau pure jaillit
Entrons au plus profond dans le profond taillis
Et d'abord aux cavernes hautes de la terre nous irons
Si bien dissimulés
Amour de Dieu furtif amour volé
Adultère du ciel et de l'âme ô rendez-vous divin ô divine bravade
Lieu de passe de l'enfer au paradis
Et nous y entrerons
Goûter le vin bourru de la grenade
Que dit-il au delà des mots quel
Blasphème admirable ou sainte moquerie et pourquoi
Chez les Gitans cherche-t-il la couche obscène du Seigneur
Quel enseignement cherche-t-il parmi vous proxénètes
Qui dansez vos robes de couleur
Autour du couple mystique
Salut à toi Jean de la Croix les pieds nus t'en venant
Parmi ces enfants de l'Inde comme si
D'eux tu pouvais tirer leçon de sagesse anci-
Enne et comme si leur impiété même veillait sur une petite flamme
Ainsi qu'en portent les cœurs peints dans cette vie à l'étroit
Salut à toi Jean de la Croix je t'attendrai Que le répons au chant d'Islâm
De toi m'arrive et donne-moi neuve folie afin que j'y croie
Jean de la Croix ne voit pas le Fou près de cent ans en arrière
Jean de la Croix n'entend pas la question posée
Et tant que sur le front de la fleur la plus humble il luit une goutte de rosée
Jean de la Croix se défend dans sa parole à cause de la Sainte-Hermandad sans doute et sont les hautes cavernes selon lui
Des mystères divins La pierre dont il parle
Celle sur qui l'Apôtre a bâti son église et ce vin
Bourru qui sourd des graines de la grenade
Exprime ici que des merveilles de Dieu sort et s'essore
L'unique jouissance et délectation de l'âme
*
Jean de la Croix je te demande
Autrement qu'un corrégidor
Ce qu'est l'homme et ce qu'est l'amour
Ce qu'est la nuit ce qu'est le jour
Jean de la Croix
Il dit que l'âme est une lampe
Et d'elle ne vient point le feu
Il faut que quelqu'un le lui donne
La flamme d'amour est de Dieu
Jean de la Croix je te demande
Non des mots pour l'Inquisiteur
Mais d'éclairer la Nuit obscure
De ta lumière
Jean de la Croix
Il dit que la flamme couronne
La lampe comme le Saint-Esprit
L'apôtre et la lampe n'est lampe
Qu'autant que sa flamme a mûri
Jean de la Croix je te demande
Quelle est la sagesse secrète
Ainsi qui fait lampe la lampe
Jean de la Croix
La vive flamme de l'amour
Est pourquoi la lampe fut faite
Sans elle qui n'est qu'un plomb lourd
La flamme est l'avenir de l'âme
Jean de la Croix je te demande
De dire au clair ce qu'est la flamme
Elle est l'avenir de la lampe
Si je te crois
Il dit à nouveau que la lampe
Est l'âme et la flamme l'amour
Une autre fois je lui demande
D'où vient l'amour et qu'est la femme
Jean de la Croix je te demande
Qu'est l'avenir
Le jour vient de t'en souvenir
Jean de la Croix
*
Ubeda 1591
Et quand il est à s'en mourir
Jean de la Croix sur la montagne
Se souvient de la nuit gitane
Des enfants couleur de châtaigne
Et quand il est à s'en mourir
Mieux que prière et pénitence
Il se souvient des longues danses
Qui furent sa chapelle ardente
Et quand il est à s'en mourir
Au dernier moment de la cendre
La guitare entre dans sa chambre
Le feu reprend pour le chant sombre
Et quand il est à s'en mourir
Jean comprend sa douleur extrême
La nuit obscure de lui-même
Et les clous de Dieu dans son âme
Jean de la Croix
Jean de la Croix je te reconnais tu ressembles
A tous ceux pour qui le rite et le dogme étaient prisons
Et qui cherchèrent chemin droit vers Dieu laissant les lacets interminables de la raison
Jean de la Croix tu n'es que le nom chrétien de tous ceux qui se damnent d'amour
Jean de la Croix tu meurs autrement mais pourtant comme
Mansoûr al-Hallâdj hors de ta religion comme lui car la Loi
De Dieu toujours qu'il soit de Judée ou d'Islâm tu le sais met à mort les Saints
La Loi de Rome ou de La Mecque inexpiable tient l'excès d'aimer fût-ce Dieu Jean de la Croix
Et moi comme toi qui n'ai de passion mesure
Je passe le lit de tes douleurs au delà de l'amour de Dieu
Car la réponse est de ce monde à la question que je suis
Qui s'en écarte se perd et ne trouve
Que l'abîme au bout du raccourci quand la réponse est en ce monde-ci
Dans ce monde-ci l'amour et l'accomplissement de l'homme
Jean de la Croix
x
Aragon. Le fou d'Elsa
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique